(3 textes au 11 février)
Cette fin de semaine, c'est Circé qui donne le défi:
Prendre un poème de votre choix et en faire la traduction antonymique, c'est-à-dire que chaque mot qui fait du sens est remplacé par son contraire. Voici un exemple avec L'homme et la mer de Beaudelaire :
Homme libre toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme...
devient:
Femme esclave, jamais tu n'aimeras la terre !
La terre est opaque, tu refuses ton corps...
Alors... à nous de jouer! Bonne fin de semaine!
Lundi le 11 février
Texte de Ghost!
Traduction
Je n’ai point pissé d’eau
Peine amorphe, âme ancienne
Immobile dans le calme
Que s’éteigne ta paix
Ton humilité et tes inerties
Ah, mon ennui! Tu n’as pas
À maudire en criant,
Tout cet hiver qui s’éternise
Qui se fortifie hors du sol!
Ce ne pas le cauchemar de ma perte
Horreur! Je complique
Avant les faits du néant
Loin d’une plaine morte
C’était mon ciel damné
Horrible comme un œil fermé!
Original
J'ai bu du rhum, Jean-Odilon Périer
Joie ardente, corps nouveau
Hors des vagues de la danse
Vive enfin ta violence
Ton orgueil et tes sursauts !
Ah, mon plaisir ! Il te faut
Adorer avec silence,
Tout cet été qui s'élance
Qui s'épuise dans les eaux !
C'est le rôle de ma vie :
Miracle ! Je simplifie
Jusqu'aux songes de l'Éther,
Et d'une cime enflammée
Voici ma terre sacrée
Belle comme un oeil ouvert !
Texte de Lapin Blanc
Traduction
« Ils commencent à s'établir
Et le début de leur stagnation
Anéantira l'arrêt loin de leur néant au retour
Et de s'ignorer pour la dernière fois. »
Original
Little Giddings, T.S. Eliot
« Nous ne cesserons pas d’explorer
Et la fin de notre exploration
Sera de parvenir à notre lieu de départ
Et de le connaître pour la première fois. »
Samedi 9 février
Le texte de Circé
Traduction
Il n'y a pas de triste haine
Tout est acquis à la femme Et sa faiblesse
Et sa force et son corps Et quand elle ouvre
Ses jambes sa lumière la libère
Et quand elle effleure sa souffrance, en soi, elle l'etouffe
Sa mort est un banal et heureux mariage
Il n'y a pas de triste haine
Sa mort elle ressemble à ces enfants armés
Qu'on avait déshabillés pour une autre errance
À quoi peut leur servir de se coucher la nuit
Eux qu'on retrouve au matin, travaillants assurés
Pensez ces mots Faucheuse et crachez vos sourires
Il n'y a pas de triste haine
Mon affreuse Haine, mon exécrable Haine, mon Harmonie
Je te porte hors de moi comme un homme intact
Et ceux-là, le sachant, ne nous voient pas être
Taisant avant moi les paroles que j'ai lissées
et qui pour ta bouche lentement émergèrent
Il n'y a pas de triste haine
Pour savoir mourir, il est beaucoup trop tôt
Que célèbrent en plein jour nos corps opposés
Ce qu'il faut de bonheur pour tous nos silences
Ce qu'il faut de satisfaction pour nos stagnations
Ce qu'il faut de joie pour apaiser nos peines
Il n'y a pas de triste haine
Il n'y a pas de haine qui ne soit bonheur
Il n'y a pas de haine dont on ne sort guéri
Il n'y a pas de haine dont on ne peut renaître
Et sans moi, la haine de l'Autre
Il n'y a pas de haine qui ne se nourrit de rire
Il n'y a pas de triste haine
Poème Original: Il n'y a pas d'amour heureux de Louis Aragon (Suivre le lien)
7 comments:
Voici ma contribution ;-) Je suis qu'à demi satisfait...
Résultat
« Ils commencent à s'établir
Et le début de leur stagnation
Anéantira l'arrêt loin de leur néant au retour
Et de s'ignorer pour la dernière fois. »
Original
« Nous ne cesserons pas d’explorer
Et la fin de notre exploration
Sera de parvenir à notre lieu de départ
Et de le connaître pour la première fois. »
-Little Gidding, T.S. Eliot
Ça aurait pas du être "Il y a de la triste haine"
Oups! On aurait dû spotter ça avant ;)
C'est ça qu'y a de tordu avec cet exercice... il faut voir à tout!
...ouan! Faudrait que je vois au mien là!
Hey ! C'est moi l'auteure, c'est moi qui interprète baon ! J'ai décidé de le garder ainsi pour le message :P
et puis la consigne disait : les mots qui font du sens, on donne bien du sens à ce qu'on veut, na !
Boy... J'aurais pu mieux choisir!
C'était pas nécessairement facile :)
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